Constater que son enfant est gaucher peut être une source d’inquiétude pour les parents car il est vrai que nous vivons dans un monde plutôt conçu pour les droitiers… Ce n’est pas pour autant qu’il aura plus de risques que ses camarades droitiers de connaître des difficultés en apprenant à écrire.
Avoir un enfant gaucher
Avoir un enfant gaucher aujourd’hui peut être vécu comme un problème pour les parents. Les gauchers génèrent, en effet, de nombreuses idées reçues : tantôt ils risquent d’avoir des difficultés dans l’apprentissage de l’écriture, tantôt ils apparaissent comme plus doués… Mais s’il est tout à fait légitime de se poser des questions sur cette « différence », il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour autant.
A quel âge devient-on droitier ou gaucher ?
Dès les premiers mois de sa vie, le bébé peut émettre des signes annonciateurs quant au choix de sa main. En réalité, ce dernier ne sera définitif qu’à partir de 6-7 ans. Si jusqu’à cet âge, votre enfant utilise ses deux mains, il n’y a pas d’inquiétude à avoir…
– Certains tests neurologiques réalisés sur le tout petit enfant peuvent déjà indiquer sa latéralité.
– Dès l’âge d’un an, lorsqu’il commence à coordonner ses deux mains, on peut commencer à déceler si l’enfant est un futur droitier ou gaucher .
– Une partie de ces tests très complets consiste à observer le balancement des bras et des jambes de l’enfant passif à qui l’on a demandé de se balancer comme une poupée de chiffon.
– Le côté déterminant se révèle moins extensible et présente moins d’amplitude de mouvement que l’autre côté.
– C’est en général vers 6 ans que l’enfant va « choisir » sa main. En maternelle, de nombreux enfants restent partagés sur la question et alternent encore les deux côtés. Souvent, ils utilisent leur main droite pour dessiner sur la partie droite d’une feuille et leur main gauche pour dessiner à gauche !
– Jusqu’à l’âge de 6 ans, il ne faut donc pas s’inquiéter si votre enfant n’a pas fait son choix définitif. Certains sont partagés plus longtemps et alternent les deux côtés.
L’enfant gaucher est-il plus doué ?
De nombreuses études ont été faites sur les capacités des gauchers, mais le sujet est délicat et tous les résultats ne sont pas unanimes. C’est la partie droite du cerveau qui commande les mouvements du gaucher, comme c’est celle de gauche qui contrôle ceux du droitier. Or, la partie droite du cerveau gère plutôt les réalisations concrètes, la construction, la minutie et l’orientation dans l’espace. Ce qui pourrait expliquer que l’on trouve beaucoup de gauchers parmi les champions de tennis, de boxe et même de footballeurs.
Comment savoir si mon enfant est gaucher ?
Il suffit d’observer attentivement votre enfant pour vous rendre compte qu’il a une préférence pour telle ou telle main. Par contre, si à son entrée en CP, il ne s’est toujours pas décidé, n’hésitez pas à consulter un psychomotricien qui va l’aider dans ce choix.
Si en classe de CP votre enfant continue à utiliser alternativement la main droite et la main gauche, il est temps de l’emmener consulter un psychomotricien afin qu’il l’aide à choisir son côté.
– Comment ? Au cours d’un bilan psychomoteur global d’environ une heure et demi, il lui fait passer un certain nombre de tests neurologiques : en observant tout d’abord les gestes que votre enfant a l’habitude de réaliser et qui sont appelés « praxies ». Il observe ensuite sa latéralité usuelle, c’est à dire les gestes qu’on lui a appris à effectuer : découper, dessiner ou tenir son crayon. Enfin, il portera aussi une attention sur le mouvement de ses jambes, un indicateur précieux pour le spécialiste. S’il semble simple de réaliser ce type de bilan, il est vraiment nécessaire de le faire faire par un spécialiste qui aura un œil aguerri sur la questions et suffisamment de recul pour trancher.
Le bon sens voudrait aussi que l’on regarde son enfant évoluer : s’il mange de la main gauche, tape dans le ballon avec son pied gauche ou encore contrôle de l’œil gauche, il y a de fortes chances pour qu’il soit gaucher !
Pourquoi il ne faut pas contrarier un gaucher ?
Contrarier un gaucher peut lui laisser quelques séquelles.
Parce que contrarier un gaucher peut lui laisser quelques séquelles. Psychologiques d’abord : arrivé à l’âge adulte il va réaliser qu’il a été « contrarié » et risque de ressentir un sentiment de frustration. Cela peut-être perçu comme un déni de personnalité. Psychomotrices aussi : l’enfant gaucher contrarié aura souvent une écriture plus tendue et risque de rencontrer des problèmes de latéralité. Il peut avoir des difficultés à s’organiser dans l’espace, à reconnaître sa droite et sa gauche et aura peut être plus de problème en géométrie.